À l’occasion d’une mission à Quito, l’historienne française Isabelle Tauzin a retrouvé la deuxième partie du récit du voyage du président libéral Luis José Orbegoso, dans le sud du Pérou, de Cusco à Puno et Arequipa, entre janvier et mars 1835. Le récit du périple a été écrit jour après jour par le franciscain José Maria Blanco, aumônier du général Orbegoso. Le lecteur intéressé par l’histoire des Andes au XIXe siècle est invité à découvrir en ligne ce témoignage resté oublié pendant un siècle et demi et d’une étonnante actualité sur l’Altiplano péruvien, entre Cusco, Puno, le lac Titicaca et le cheminement jusqu’à Arequipa, avec l’apparition de tous les chefs militaires qui seront actifs pendant des décennies (Miller, Castilla, San Roman…), les traces de la révolution de Tupac Amaru, l’insurrection de 1814, le passé immédiat des guerres d’indépendance… et la révolution de Salaverry de 1835.
Le fonds éditorial de l’université nationale San Marcos de Lima a publié ce récit tout à la fois historique, ethnologique et archéologique du Pérou des premières années post-indépendance.
La transcription paléographique a été effectuée par Jorge Huaman Machaca grâce au financement apporté par le projet IUF bordelais. David Velasquez Silva, ancien directeur du Fondo Editorial de l’université San Marcos, a rédigé un article qui complète l’introduction et a obtenu les crédits des illustrations de la famille Orbegoso et d’autres sources, tandis qu’Isabelle Tauzin a sollicité des informations à l’historien spécialiste de Tupac Amaru, Charles Walker, et à l’archéologue Rainer Hostnig du fait de la mention de peintures rupestres dans le témoignage de José Maria Blanco, qui s’intéressait au site d’Ollantaytambo et à tous les autres villages incas entre Cusco et Puno.
Le récit s’achève sur une présentation d’Arequipa en 1835, avec des actualités de la ville rivale de Lima et des faits divers tout aussi passionnants, de même que la description des danses tout au long du chemin qui accueillent le cortège présidentiel.
Cette seconde partie du périple présidentiel est soigneusement annotée quant aux personnel politique et militaire de l’époque, et commence ainsi: “A las doce de este día salió S.E. del Cusco para la Villa de Urubamba, atravesando la ciudad por medio de los dos batallones de infantería de línea, y el Escuadrón Guías, que con Su Excelencia llegaron al Cusco; los que, formados en dos alas hasta la salida de la ciudad, le batieron marcha con sus músicas y cornetas. Acompañaban a S.E. el prefecto del departamento, el ilustrísimo señor Gran Mariscal Miller, y todas las corporaciones civiles-eclesiásticas y militares. Luego que salió S.E. principiaron los templos a tocar plegarias, y la población agolpada en 
los balcones y calles le manifestaba a S.E. el profundo sentimiento en que quedaba por su separación…“
Des illustrations comme celles ici d’Ignacio Merino complètent la lecture ainsi qu’une carte du périple où les plus petits villages sont nommés, les sites incas décrits, les écoles et les églises de même, les notables et la population locale évoqués.
Deux exemples significatifs de l’intérêt pluridisciplinaire du Diario de la Marcha écrit par José María Blanco. Près d’Ollantaytambo: “En Huiqqui-quero hay un crestón del cerro que estrecha el camino, donde en la peña está pintado de colorado un indio en aptitud de despedir una piedra de la honda que tiene en la mano, cuya pintura al raso y sufrie
ndo las intemperies esta tan fresca y hermosa como si la hubiesen acabado de pintar…”
En arrivant à Urcos : “Estos son unos indios vestidos con unos faldellines de seda de ocho varas de vuelo, que con un arco de palo al ruedo de ellos los suspenden, en los que como dentro de un quitasol permanecen los indios cubiertos de plata hasta la cintura, teniendo en la cabeza un morrión de plata como una torre de cinco órdenes de corona que parecen plumeros, una lanza y rodela en la mano y cascabeles con botín colorado en los pies”.
Le livre est téléchargeable en ligne sur le site du fonds éditorial de l’université nationale San Marcos, dans l’attente de la publication de la version papier, avec les références: Blanco, José María. Diario del viaje del presidente Orbegoso al sur del Perú (1835, Cusco-Puno-Arequipa). Isabelle Tauzin-Castellanos, estudio preliminar; Jorge Huamán Machaca, transcripción paleográfica.1.ª ed. digital.
Lima: Fondo Editorial de la Universidad Nacional Mayor de San Marcos / Facultad de Ciencias Sociales de la Universidad Nacional Mayor de San Marcos / Université Bordeaux Montaigne, 2022.
444 pp. ISBN: 9789972467165 PDF
Augusto B. Leguia se apoya en José Pardo y Andrés A. Caceres para sacar adelante el Perú : impuestos e inmigración china son los dos motivos de ataque a los que se enfrenta Leguía. 
